Nous venons de la nature. Il est important [d'avoir] un certain respect pour ce qu'est la nature parce que nous y sommes connectés... Si nous détruisons la nature, nous nous détruisons nous-mêmes.
- Edward Burtynsky
J’ai toujours eu un rapport très étroit avec la nature. Lors d’une période critique de ma vie, j’ai fait le choix marginal de me retirer de la société afin de vivre au cœur de la forêt boréale. Cette retraite durera dix-sept ans, les dix premières années de cet éloignement volontaire pourraient d’ailleurs être considérées pour certains comme une vie d’ermite, car mes déplacements à la ville étaient très restreints. Ces années m’ont permis un développement personnel atypique et une enrichissante proximité avec la nature. Conséquemment, cette période m’aura permis d’accroître mon sens du discernement nature-culture et de réaliser l'importance de la nature pour notre survie, mais aussi pour une vie plus harmonieuse et en santé. Personnellement, vivre en forêt signifie accepter d’être en contact avec soi et avec sa nature profonde. La nature m’a beaucoup appris et j’ai grandement apprécié ces enseignements.
Les Premières Nations protégeaient la nature en toute conscience et connaissance de cause, car elle était directement liée à leur survie. Ils étaient entièrement dépendants d'elle et en étaient parfaitement conscients. Nous en sommes toujours aussi dépendants que l'étaient les Premières Civilisations, et ce malgré toutes nos facilités modernes. Par contre, la technologie, notre confort, nos commodités et notre vie "facile" nous embrouillent un peu les idées et voilent la réalité devant l’évidence que sans la nature notre survie est compromise. Malgré ce fait, si nous n'avons aucun contact avec elle, si pour une raison ou une autre, nous en sommes physiquement éloignés, force est de constater que nous n'avons aucune conscience de son existence encore moins de son importance. Je ne peux ici résister à faire une analogie avec le vieux proverbe, issu d'un poème de Properce (1er siècle av. J.-C.) : "Loin des yeux, loin du cœur."
Les Premières Nations vivaient en osmose avec la nature et en connaissaient tous les secrets, ce qui leur a permis de vivre, jusqu'à l'arrivée des premiers colons, dans une abondance qui nous est inconnue aujourd'hui. Loin de moi l'idée de retourner vivre dans un tcepatwan. Il n'empêche que retrouver notre conscience de la nature, en reconnaître toute son importance et assumer nos responsabilités envers elle, tout comme le faisait les anciens, signifie de prime abord prendre nos responsabilités envers nous-mêmes. De plus, cette éco responsabilisation permettrait de protéger les générations futures en leur offrant le plus beau cadeau qui soit, une garantie de survit sur une planète en santé. Comme le dit si bien David Buckland :" Allez-vous regarder vos petits-enfants dans les yeux et leur dire que nous ne saviez pas ?" (Buckland's Ice Texts, 2004-2005)
Cape Farewell - Will you look ?, photographie numérique, [David Buckland], 2004-2005
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- Source de l'article: Art Nalaz - Le Blogue, La nature en toute conscience, https://www.artnalaz.com/2023/06/la-nature-en-toute-conscience.html
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